mardi 27 juillet 2010

Mission accomplie

Non non, je ne suis pas perdue au fond d'un carton, je suis là ! Encore pas mal occupée mais bien là. La maison a bien été vidée à temps, pour vendredi soir 20h c'était plié. Il ne me restait plus qu'à lâcher les vannes et craquer un bon coup, réaliser que cette fois on y était, je quittais ma maison, mon quartier, mes voisins-amis, pour partir vers de nouvelles aventures. Et mon chat, aussi ; ne l'oublions pas, le pauvre : il est tout perdu ! Il va devoir trouver ses marques lui aussi, s'habituer à ne plus être nourri par les mêmes personnes. Mais il va pouvoir continuer à s'adonner à un de ses passe-temps favoris : chasser les souris ;-)
Mission accomplie, donc, et je n'y serais pas arrivée seule. Véro, Fred, Isa, Nico, Anthony, Marie-Thé, Jo, Samuel, Stéphane, Solène, Alain, et ceux que j'oublie peut-être (signalez-le moi !) : un immense MERCI pour toute votre aide, vos encouragements, votre bienveillance toujours présente.
Victime collatérale de tout ce travail : mon dos, qui a gentiment attendu la fin de tout ce chantier pour déclarer forfait et m'obliger à m'en occuper. Ca passera !
Me voilà donc plus ou moins SDF avec mes trois poulettes, mais nous ne sommes pas pour autant à la rue : une grande maison bien chaleureuse nous accueille et nous faisons aussi quelques allers-retours vers le Finistère... Ca va plutôt bien.
Plus que trois semaines avant notre envol : on tient le bon bout !

Quelques nouvelles d'Olivier : à part un second dégât des eaux en un mois, il va bien et est toujours aussi enchanté par l'accueil des gens là-bas. Pourvu que ça dure !

EDIT : j'ai oublié du monde dans mes remerciements !! Papa, qui a donné un sacré coup de pouce à tout ça en venant charger plein de choses à la maison et en gardant Yuna et Amélie ; Maman, Manu et Muriel, qui se sont occupées des filles (et je crois que ça n'a pas été de tout repos...) ; Régine, qui a pris Yuna en résidence et l'a même rhabillée ! ; Gwen aussi, qui est passée donner un petit coup de main alors qu'elle avait elle-même beaucoup à faire et qui maintenant doit être impatiente que la maison soit totalement habitable, sans bâches et rouleaux de peinture dans le salon ! Si j'en oublie d'autres, dites-le moi. Finalement vous avez tous contribué à m'aider ces derniers temps, d'une façon ou d'une autre ;-) Alors M-E-R-C-I !!

mercredi 14 juillet 2010

Apoplexie

Au bout de deux jours de "cartonnage" intense, particulièrement aidée par deux amies au grand coeur et aux épaules solides, qui en principe devraient se reconnaître, je dois avouer que ma maison a vraiment changé de tête. Les chambres et la salle de bains, à l'étage, sont remplies de cartons dans lesquels, heureusement, je m'y retrouve. Sur chaque carton est écrit grossièrement son contenu : serviettes de toilette, draps, vêtements d'hiver 5-6 ans... poupées... playmobils... Bon.
Etape suivante, une fois que pratiquement tout ce qui doit être expédié est encartonné : se pencher sur la partie la moins drôle, à savoir la paperasse qui accompagne l'expédition par avion de tout ce barda. Et c'est là que les choses se gâtent. Mon palpitant ne s'en est pas encore remis.

Je cite :
"Pour prévoir l'enlèvement de vos colis, il vous appartient de nous contacter 8 jours avant votre départ, si possible, au... (numéro de téléphone, fax, mail) pour prévoir la date d'enlèvement souhaitée."
Bon, ça, ça va.
Suivent quelques détails que je vous passe, sur le transporteur qui viendra retirer les colis et la façon de procéder avec lui.
Je lis ensuite : "Dans le cas où votre envoi concerne plusieurs colis (heu... vous me voyez partir pour 4 ans, avec trois enfants, et avec un seul carton ??), nous vous demandons de procéder comme suit :
* coller 2 étiquettes sur chaque colis :
- 1 étiquette BUSINESS BY AIR (ci-jointe),
- 1 étiquette avec votre nom et adresse de destination (à faire par vos soins)
* numéroter très lisiblement vos colis suivis d'une barre de fraction et du nombre total de votre expédition (ex. 1/3 - 2/3 - 3/3)"
OK, ça aussi ça devrait aller, même si ça va me prendre le chou de devoir faire des étiquettes moi-même pour chaque carton et noter l'adresse entière dessus à chaque fois. Mais bon, ça ne me semble pas insurmontable, je m'y collerai.
Mais alors la suite, là, j'avoue qu'elle m'a filé des sueurs froides et que je vais avoir du mal à m'en remettre.
"Important : afin que cet envoi s'effectue dans les meilleures conditions, il vous appartient, au plus tard le jour de l'enlèvement à domicile, de retourner tous les documents suivants :
- les inventaires dûment complétés en 3 exemplaires,
- le bordereau d'instruction complété et signé,
- la copie de votre passeport."
Gloups. C'est quoi cette histoire d'inventaire ? Je regarde ce que j'ai comme documents dans le dossier : ah oui, en effet, j'ai là des feuilles d'inventaire... Mais euh... Ca veut donc dire que je vais devoir rouvrir chaque carton pour inventorier en détail tout son contenu ? Sur ces feuilles d'inventaire, il y a plusieurs colonnes : désignation des objets (chemise, veste, robe, ensemble, pantalon, costume, jupe, imperméable... télévision... poste de radio... cafetière... réveil... médicaments...) Et en face de chaque type d'objet, il faut noter le nombre... et la valeur... Misère de misère, comment je remplis ça, moi ? Et surtout : faut-il vraiment que je le fasse ??? Vous me voyez rouvrir chaque carton ?
Me sentant au bord de l'apoplexie, j'ai pris le mail de la personne à contacter pour tout renseignement, lui ai envoyé un mail bien cordial... et ai reçu dans la foulée un message de réponse automatique : elle est en vacances et ne pourra lire mon mail qu'à partir du... 9 août. Re-gloups. Elle donne quand même le nom d'une personne qui pourra me renseigner en son absence, et à qui j'ai donc fait suivre mon premier mail.
Maintenant je m'en vais mettre un cierge à Sainte-Rita pour qu'elle m'entende et me dise que non, je ne vais pas devoir tout rouvrir maintenant... si près du but...

Bon, en vrai, je m'apprête à rejoindre une voisine qui devait venir partager le repas avec moi ce soir et m'a appelée pour me dire que finalement elle s'est blessée au pied et préférerait que je vienne... Non, je ne vais pas boire pour oublier. Ou seulement du cidre. Je peux, dites, Sainte-Rita ?

lundi 12 juillet 2010

Ouf !

Deux filles de moins à la maison ! Les deux grandes sont parties ce matin, toutes fières, avec leur papi, à l'avant d'un fourgon qui transportait du même coup un canapé, un bureau, des cartons, et d'imposantes valises contenant pratiquement TOUS les vêtements d'été des demoiselles. Je vous laisse imaginer le travail que cela a représenté, hier, pour tout préparer, entre ce qui devait aller dans des cartons pour être expédié par avion à Damas, pour l'hiver, ce qui devait aller dans les valises, ce qui devait encore être lavé, repassé... J'y suis arrivée, en ayant pourtant les trois filles à la maison et en transpirant plus que jamais car il faisait une chaleur très humide, très lourde. Allers-retours nombreux dans les escaliers, lavage, séchage, repassage, pliage... câlins à l'une, remontrances à une autre, et pour finir... petite virée le soir au kebab du coin puisque le frigo était désespérément vide !

Il rest donc ici une petiote de deux-ans-et-demi-presque-trois-ans, qui a accepté de faire la sieste avec en tête d'aller, ensuite, acheter "un truc pour faire des bulles". Je la chouchoute, la pauvre ayant beaucoup regretté de ne pas aller elle aussi dans le grand fourgon de papi ! Mais elle ira demain, après sa journée de halte-garderie, chez ses autres grands-parents, jusqu'à vendredi. Pas si malheureuse, en fait !

Ce petit tête-à-tête d'une journée va nous faire du bien, car nous nous sommes beaucoup pris la tête toutes les deux ces derniers jours. La demoiselle refuse beaucoup de dormir en ce moment, les débuts de sieste et de nuit sont chaotiques, elle pleure, se rend malade... J'ai heureusement autour de moi des personnes bienveillantes qui m'aident quand je n'y arrive plus, et que je remercie donc ici encore.

Demain, donc, je serai sans enfant jusqu'à vendredi : de quoi bien avancer dans les cartons (la maison n'est déjà plus qu'un énorme chantier !) Puis ce week-end nous ferons une pause pour un mariage très attendu, et lundi, reprise des cartons pour une toute dernière semaine qui promet d'être chargée. De la paperasse et des coups de fil m'attendent... Brrrr, moi qui ai horreur de ça... Souhaitez-moi du courage !

mardi 6 juillet 2010

Dur dur... mais pas seulement

Dur dur de se montrer à la hauteur quand une grande (pas si grande finalement) fille de bientôt 8 ans descend en pleurant parce qu'elle a le blues à l'idée de ne plus revoir ses copines ; d'être suffisamment maternante, aussi, quand elle exprime comme son papa lui manque.


Dur de supporter, malgré la fatigue et le mal de dos qui s'installent insidieusement (toujours ensemble ces deux-là), une petite de deux ans et demi, bientôt trois ans, qui rentre survoltée de la halte-garderie et nous fait encore la vie infernale au repas du soir.

La journée s'est bien passée, heureusement. Une matinée tranquille, avec une bonne aide, toujours fidèle au poste, pour accompagner une petite séance de papotage :



Puis un peu de calme dans la maison, cet après-midi, pendant que les grandes s'occupaient... Mais que faisaient-elles toutes les deux, à peindre sur la même feuille ??... (au passage on a ressorti les blouses de peinture, qui étaient déjà au fond d'un carton !)


Je n'ai pas pris de photo du résultat final, mais il s'agissait d'un grand "MERCI VERONIQUE" ! Véronique, qui m'aide, entre autres choses, à maintenir ma consommation de café à un niveau suffisant pour pouvoir continuer à faire mes cartons !

J'ai pourtant failli devoir m'arrêter, mais je suis allée renouveler un stock indispensable :

Et c'était reparti pour un tour !!
Ce matin, ça donnait ça :



Ca se vide petit à petit :

(tu vois Olivier, je vais y arriver ! ça change un peu de tête tous les jours !)

Surtout, une chose à ne pas oublier :


Faut quand même pas perdre ses origines dans l'histoire ;-) (surtout ces origines-là)

Pour ceux qui me lisent et voudraient avoir des nouvelles de lui, je viens d'avoir Olivier au téléphone : beaucoup de boulot, du stress, des inquiétudes face à des tâches nouvelles, mais, je crois, une espèce d'excitation aussi de se confronter à cette nouveauté-là. C'est qu'il aime l'adrénaline, ce grand gaillard !

Il dit aussi qu'il fait très chaud là-bas, dans les 43-44°C en journée, mais que c'est une chaleur sèche donc pas désagréable comme s'il y avait en plus de la moiteur dans l'air. Les souks semblent beaucoup lui plaire (mon petit doigt me dit que mon porte-monnaie sent déjà ce qui l'attend...), les gens qu'il rencontre aussi, bref, je crois que tout ça est très positif pour le moment. Bon, évidemment, il a hâte qu'on arrive.

Il vient aussi de me glisser qu'il portait la même chemise de boulot depuis le début ; hum... par 43-44°C... Là, va falloir qu'on cause ! D'après lui elle est propre... Re-hum...


Voilà pour les nouvelles du jour.

Ah non, j'oubliais : avec les filles, on a eu envie de se représenter un peu mieux les choses ; alors voici ce qu'on regarde un peu tous les jours, en passant devant :


C'est pas si loin, finalement, n'est-ce pas ?

Pour finir, quelques liens pour ceux que cela intéresserait :

- le site du lycée français de Damas : http://lcdgdamas.org/

- le guide du Routard sur la Syrie : http://www.routard.com/guide/code_dest/syrie.htm

- une page de Wikipedia sur Damas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Damas

A bientôt !

dimanche 4 juillet 2010

et avant qu'il soit trop tard...

...joyeux anniversaire Olivier !

Tu es loin mais nous avons bien pensé à toi toute la journée et avons même soufflé des bougies pour toi (photos demain peut-être).


EDIT du 5 juillet : voici les photos !



Pourquoi partir ?

Dans un précédent essai de création de blog (vite abandonné, faute de temps, d'inspiration, et de maîtrise de l'outil !!), je m'interrogeais sur la raison de ce désir de partir. Pourquoi partir alors que nous avons ici une famille, des amis, suffisamment de choses qui remplissent notre vie et celle de nos enfants ? Pourquoi tout quitter en prenant le risque de ne pas nous y plaire ? Au départ, nous ne savions même pas où nous serions envoyés, alors oui, pourquoi prendre ce risque-là ?
Sûrement parce que nous avons tous les deux une grande envie d'aller découvrir le monde, de voyager, mais pas seulement en touristes ; envie d'emmener avec nous nos filles et de leur permettre de comprendre, dès leur plus jeune âge, que le monde ne se limite pas à notre petit village, à notre vision bretonne/française/européenne des choses. Ca paraît ambitieux, et nous-mêmes ne savons pas encore ce que nous découvrirons une fois réellement installés là-bas. Mais nous faisons le pari que malgré les coups de blues, les moments de cafard, les difficultés de la séparation, nous serons heureux d'avoir accompli ce projet qui nous était si cher, et nous en sortirons plus ouverts à la différence. Dans quelques semaines, les "différents", ce sera nous. Yuna m'a dit une fois : "maman, tu crois que j'arriverai à avoir des copines là-bas ? peut-être que personne ne voudra jouer avec moi parce que je suis blonde, j'ai la peau blanche et les yeux bleus !"
Nous plongeons dans l'inconnu, mais savons aussi que nous arrivons avec l'avantage d'avoir un statut d'expatriés qui nous met à l'abri d'un certain nombre de tracasseries. Ce n'est pas l'aventure d'un tour du monde avec le sac sur le dos... Mais c'est notre aventure à nous, et nous avons envie de vous la faire partager autant que possible à travers ce blog, que nous essaierons aussi d'étoffer de photos et de vidéos, pourquoi pas.

Nous y voilà...

Beaucoup nous l'ont demandé, nous n'en avions pas encore pris le temps : aujourd'hui je m'y mets. Soyez indulgents, je ne maîtrise pas encore bien la "chose", et j'ai entre les mains un ordinateur portable un peu fatigué. Sans compter que je manque de temps, bien entendu... Tout cela risque de ne pas aider à ce que ce blog se remplisse régulièrement, du moins tant que je ne serai pas installée avec les filles, comme Olivier l'est, lui, depuis le 25 juin. Damas est selon lui une très belle ville, où les gens sont particulièrement sympathiques et accueillants. Pour le moment, tout est donc conforme à ce que nous avions lu ! De quoi nous donner hâte d'y être nous aussi. Mais avant il va falloir bosser dans la maison... Fin du chantier de déménagement prévue le 24 juillet, et grand départ le 17 août.