mardi 7 septembre 2010

On change de crémerie !

Ce blog m'étant inaccessible, je suis allée voir ailleurs et ai trouvé un hébergeur qui fonctionne chez nous. Voici donc le lien vers un nouveau blog : http://douestenorient.canalblog.com/

Même titre, juste pas le même hébergeur.
En prime, des photos dans la colonne de droite ! Ce blog n'a pas encore un aspect qui me convient (aspect du titre, couleurs...) mais j'y travaillerai petit à petit ; ne vous étonnez donc pas des modifications éventuelles en cours de route.

A bientôt !

samedi 4 septembre 2010


Pas glop.

Bon, fallait bien que ça arrive un jour hein... Le petit coup de blues post-euphorie du départ et de la découverte d'un nouveau pays... La faute à quoi ? À qui ? Je me sens déjà suffisamment mauvaise maman en ce moment pour en rajouter en disant que c'est la faute des filles... Leurs disputes incessantes, leurs cris, leurs sollicitations permanentes, leur remue-ménage dans tous les coins de la maison, me sont insupportables depuis des semaines, encore plus ces jours-ci à cause de la fatigue dont je n'arrive pas à me défaire. Mais elles, je pense qu'elles sont juste « comme d'habitude »...
C'est moi qui n'encaisse pas. J'ai beau essayer d'avoir le sourire et de leur proposer des temps de détente (séance maquillage du visage tout à l'heure), je n'y arrive pas. Je me pousse hein... mais je n'y arrive vraiment pas. Je suis donc la maman ronchon et braillarde que je déteste être. Je regarde passer le temps, attendant qu'arrive la journée suivante, et me désespérant que l'école ne reprenne que dans... pfff, beaucoup trop de jours ! Mère indigne, n'est-ce-pas ?
Et pour de vrai, pas pour le fun.

Et puis la faute à... tout en vrac : un appart certes joli et grand mais très sonore, pas très meublé, et surtout loin de tout ; un emploi du temps tout à coup totalement vide, moi qui courais partout jusqu'à il y a encore trois semaines (les copines de la halte-garderie, si vous saviez comme je pense à vous ! alors, ce forum des associations aujourd'hui ? il s'est bien passé ?) ; un ciel tout le temps bleu, une chaleur qui m'écrase et me retire toute énergie ; un grand sentiment de solitude, pas encore vraiment d'amies ici, quelques chouettes personnes avec qui j'apprécie de passer du temps mais... « c'est pas pareil », ici je ne peux pas passer boire un café le matin ou recevoir la marmaille des autres pour le goûter après l'école.
Tout cela viendra plus tard, je le sais bien, et je sais donc aussi (et heureusement) que ce coup de mou ne sera que passager, que plus tard quand je viendrai relire tout ceci, je me dirai « oh je l'avais oublié, ça... » Mais sur le coup, là, c'est vraiment dur. La boule dans la gorge, celle qui fait mal et qui revient à la surface dès que quelqu'un me demande « ça va ? ». LA question à ne pas me poser.

Ce soir, il y a une fête de départ en retraite de quelqu'un de l'ambassade, et nous y sommes conviés ; mais je n'ai aucune envie d'y aller, pas envie de dire que ça va alors que ça ne va pas, pas non plus envie de dire que ça ne va pas... Je suis compliquée, ça, ça ne change pas !
Obstacle supplémentaire : cette fête se déroule en dehors de Damas, dans je ne sais quelle ville du coin, et il faudrait que je conduise de nuit avec cette voiture énorme que je n'ai pas encore le sentiment de maîtriser tout à fait, moi qui déjà en France n'aime pas conduire de nuit, là non, c'est au-dessus de mes forces ; les routes sont très mal éclairées ici, et les gens traversent n'importe comment, bref, je ne suis vraiment pas assez en forme pour faire face à tout ça ce soir.
Olivier travaille, pour remplacer un collègue méchamment blessé depuis hier, et ça va être souvent comme ça. Il faut que j'accepte de passer beaucoup de temps seule avec les filles, ça me file le vertige. Je le savais pourtant, mais là je le vis, et c'est tout à fait autre chose.

Alors qu'est-ce que je pourrais faire pour renverser la vapeur ?
Sortir au club où vont tous les expats ? Certes, on y a passé une chouette journée, les filles se sont éclatées dans la pataugeoire ; mais l'idée de traverser ce no man's land, cette misère énorme, pour aller dans cette oasis de luxe à l'abri des regards, ne me séduit pas du tout, me met vraiment mal à l'aise. J'apprendrai peut-être à passer outre tout ça, mais pour le moment c'est trop présent dans ma tête.
Reprendre un peu mes travaux de couture ? Ah ça, j'adorerais, mais jusqu'ici, pas moyen de trouver une machine, et je n'ai pas fait venir la mienne. J'en rêve pourtant... mais je dois me contenter de mes rêves !
Emmener les filles en balade ? C'est vrai, souvent, « avant », quand j'avais des coups de blues, il suffisait qu'on sorte et qu'on prenne l'air pour que ça aille mieux. Mais ici, les environs ne sont pas tellement attrayants, ça grimpe beaucoup au retour et ça les fatigue d'avance, et la voiture ne leur fait pas envie non plus... ni à moi d'ailleurs.

Je n'ai pas d'autres idées pour le moment. Ca ira mieux demain... peut-être ? On arrivera peut-être à se motiver demain matin pour essayer de trouver la médiathèque jeunesse ; je crois même que je peux y arriver toute seule en voiture. Cela fera peut-être l'objet d'un nouveau billet ici, plus réjouissant j'espère. En attendant, pensées pour tous ceux d'entre vous qui ont repris le chemin de l'école cette semaine, d'un côté du bureau ou de l'autre, élèves ou profs. Il y a ici trois fillettes qui vous envient... et une maman aussi !

(Quant aux commentaires, je les lis tous, même si le blog ne m'est pas accessible ici mais est mis à jour grâce à une complice qui se reconnaîtra ; par contre je n'ai pas réussi à répondre à tout le monde, pardonnez-moi ; je fais de mon mieux)

lundi 23 août 2010

Mercredi 18, on est là !

Je vous écris dans la chaleur de la nuit syrienne, qui se fait sentir malgré la climatisation installée dans pratiquement toutes les pièces de la maison. Elle est bruyante et couvre les bruits de l'extérieur, mais elle est très appréciable et je pense que sans elle on aurait bien du mal à dormir. Notre première nuit ici s'est bien passée, les trois filles ont dormi dans la même chambre après un essai raté pour faire dormir Erell dans sa chambre toute seule, dans son « lit de grande » ; elle a rejoint ses soeurs (qui dormaient déjà), sur un matelas posé au sol, et s'est endormie sans problème ; elle était aussi la première levée ce matin : 8h15. On aurait tous bien dormi davantage mais tant pis, on va récupérer petit à petit de la fatigue du voyage.
Le voyage en avion s'est bien passé puisque nous sommes bien arrivées à bon port, mais ça n'a tout de même pas été de tout repos. Ceux qui connaissent Erell comprendront si je leur dis qu'elle a été... égale à elle-même. Dans un avion, en principe, on se tient tranquille, on lit, on dort, on mange son plateau-repas, on regarde par le hublot... Bon, ça c'est la théorie, et ça concerne surtout les adultes. Les enfants peuvent bouger un peu plus, ne s'intéressent pas forcément au spectacle de la terre vue du ciel, et ont droit à des petits cadeaux avec leur plateau-repas. Notre Erell nationale, elle, a :
 rigolé comme une baleine au décollage des deux avions,
 très vite demandé à se détacher (les hôtesses, elles, étaient encore assises et attachées !),
 décidé qu'être pieds nus c'était beaucoup plus confortable,
 crié à la cantonade, comme à la maison, « j'veux faire cacaaaaaaaa » dans un A320 bondé,
 trouvé que se rouler par terre dans l'allée de l'avion, c'était super drôle,
 trouvé super drôle aussi de se mettre debout sur son siège quand le steward a demandé de s'asseoir et de s'attacher pour cause de turbulences...
Bref, je vous en passe et des meilleures, mais je vous avoue qu'à la fin du voyage, j'étais épuisée comme après un marathon. Comment ça, je n'ai jamais couru de marathon ? Vous êtes vraiment tâtillons.

Yuna, elle, a été sage comme une image, a lu, dessiné, mangé bien tranquillement et de façon très autonome, parlé avec ses voisins, regardé par le hublot... Impeccable. Amélie a été difficile à tenir elle aussi, mais dans un autre genre : barbouillée, mal au ventre, pas d'appétit (même le chocolat de son plateau-repas ne lui a pas donné envie, c'est dire !), plaintive, « j'veux papaaaaaaa », « maman, regarde dehors, l'avion s'est arrêté, on n'avance plus ! »... Tout un programme, elle aussi. Lorsqu'on nous a annoncé la phase de descente, je commençais à me dire que ça ne finirait jamais. L'atterrissage dans un paysage désertique a été très impressionnant. Après avoir survolé la Méditerrannée turquoise et des îles non identifiées, nous nous sommes retrouvées au milieu de nulle part, avons observé des maisons toutes carrées aux toits plats, et par-ci par-là des minarets éclairés par des néons verts. Après un atterrissage toujours impressionnant, nous avons pu rassembler nos affaires (et les filles s'étaient montrées très efficaces pour éparpiller leurs petites choses) et descendre sur la piste ; là, un bus nous a emmenées jusqu'au terminal où nous attendait un papa impatient de retrouver ses trois princesses. Après des retrouvailles intenses et beaucoup de cris de joie des filles (les autres passagers de l'avion étaient très amusés par ce spectacle), il a fallu affronter un souci administratif inattendu et pour le moins éprouvant, sur lequel je ne peux pas m'étendre ici. Nos bagages étaient tous là, des employés de l'aéroport nous ont aidés à les mettre sur des chariots et à les emmener à l'extérieur ; Erell s'est retrouvée assise sur les valises, hilare ! Nous avons pu tout mettre dans la voiture (le 4x4 est donc bien plus grand que notre Scénic !), et quitter l'aéroport. C'est là qu'a commencé notre aventure, et je pèse mes mots, car débarquer à Damas en voiture à 21h en plein ramadan, c'est effectivement toute une aventure. Les routes sont larges et n'ont aucun marquage au sol, on roule comme on veut, comme on peut... Les piétons traversent n'importe où, l'autoroute ne leur fait pas peur. Les gens pique-niquent sur les bords de la route pour rompre le jeûne et traversent les voies, mal éclairées. Nous avons cru renverser une femme que nous n'avons vue qu'au tout dernier moment, mais qui nous avait vus et ne semblait pas du tout effrayée... elle ! Malgré la fatigue, nous sommes allés dîner dans un restaurant situé sur les hauteurs de Damas, sur le mont Qassioun, qui domine la ville entière, immense et éclairée de toutes parts à cette heure-là. Les filles n'ont pas adoré le repas, mais auront sans doute besoin d'un peu de temps pour s'habituer aux saveurs d'ici (cela allait mieux aujourd'hui déjà). Je ne saurais écrire comment s'appelaient les différents plats disposés devant nous, mais je sais au moins qu'il y avait du hoummous, une salade variée, une espèce de crème de poivrons, d'autres plats encore, et surtout de grandes boissons rafraîchissantes à la menthe et au citron ; mais attention, pas du sirop de menthe et de citron ! Non, de grands verres remplis de jus de citron et de menthe fraîche hâchée, ainsi que de la glace pilée : du « polo », comme ils appellent ça ici. Les filles n'ont pas aimé, moi oui ! C'est très rafraîchissant, et cela faisait du bien car il faisait encore 35° à 21h30.

Au lever ce matin, c'était étonnant de découvrir le paysage vu de la maison : nous sommes sur les hauteurs, derrière le mont Qassioun, et en face de la montagne au sommet de laquelle se trouve l'immense palais présidentiel. Plus près de nous, nous avons une belle mosquée, d'où nous avons entendu plusieurs fois aujourd'hui l'appel à la prière. Les montagnes sont comme « pelées », il n'y pousse pas grand chose, tout est couleur ocre, et sans lunettes de soleil, au plus fort de la journée, on ne peut pas regarder très longtemps le paysage, on est vite aveuglé.
La matinée nous a donné l'occasion d'aller voir l'ambassade et de rencontrer les collègues d'Olivier, mais aussi de faire des photos d'identité qui nous serviront pour les papiers encore à faire et les incriptions des filles à l'école ; là encore, Erell a fait des siennes et choper une photo au vol n'a pas été une partie de plaisir ! Mais le photographe y est arrivé (il ne parlait pas anglais, nous pas arabe, mais on a réussi à se comprendre quand même), et nous avons ensuite pris la direction du lycée Charles de Gaulle, où nous n'avons pas pu entrer, il faudra y retourner la semaine prochaine. Je ne l'écris pas à chaque fois, mais chaque trajet en voiture me donne des sueurs froides... Petit passage, en fin de matinée, au centre commercial pour acheter quelques petites choses, mais impossible de manger sur place, c'est le ramadan et tout est fermé, même notre bouteille d'eau à la main était un peu gênante. Nous avons rapporté des plats cuisinés, que les filles ont mangés parce qu'ils se rapprochaient de ce qu'elles connaissent : du poisson et du riz, mais le tout préparé à la syrienne, et pour nous, de la viande et des poivrons avec un riz cuisiné encore différemment. Cet après-midi, nous avons reçu la visite d'un collègue d'Olivier et de sa femme (syrienne), qui m'ont offert un magnifique bouquet de fleurs en signe de bienvenue, et pour les filles des gâteaux très appétissants que nous dégusterons demain. Puis, une fois le grand soleil de la journée un peu descendu, nous avons repris la voiture pour aller visiter la vieille ville de Damas, les souks autour de la citadelle et de la grande mosquée des Omeyyades. Là, nos trois blondinettes ont fait sensation, des gens s'arrêtaient sur notre chemin pour les regarder, les toucher, et les serveurs d'un bar où nous étions attablés ont même sorti les téléphones portables pour les photographier, en particulier Erell, qui a d'abord tenté de jouer les timides mais a vite pris goût au jeu et a sorti ses grands sourires de charmeuse... Dans les souks, les filles se sont extasiées sur les bijoux, les vêtements, les objets en cuir ou en marqueterie, mais aussi les peluches, les poupées et les princesses Disney... Pendant ce temps-là, Olivier et moi repérions des objets que nous verrions bien dans notre maison... Chacun ses centres d'intérêt ! Nous avons aussi fait une rencontre improbable avec un couple de jeunes allemands qui cherchaient la mosquée des Omeyyades : Olivier a préféré les accompagner plutôt que leur expliquer le chemin, et nous voilà partis à parler avec eux, in English of course, à travers des ruelles, pour ensuite leur montrer un restaurant où on mange bien... Après les avoir laissés, nous les avons retrouvés par hasard, attablés dans le bar où Erell a fait sensation. Nous avons enfin repris le chemin de la maison où nous avons pris un bon repas et douché les deux grandes crapouillettes, qui trouvent très drôle, malgré nos remontrances, de faire des glissades sur le carrelage : il faut dire que l'espace particulièrement vaste incite au défoulement, mais la combinaison carrelage glissant + fine pellicule de poussière présente en permanence (du sable, sans doute apporté par le vent) les a fait chuter plus d'une fois et a donné des filles dégoûtantes qui ont adoré la douche à l'eau froide, sans la moindre plainte : au contraire, ça fait du bien !

Voilà pour le récit de ces deux journées, au bout desquelles je pourrais déjà écrire beaucoup de choses sur les impressions qui se bousculent à chaque découverte. Les gens sont adorables, particulièrement courtois et souriants, semblent très flattés que l'on soit venus dans leur pays, sont amoureux de nos filles, mais ont à mon goût le grand défaut de ne pas savoir conduire !

Nous pensons fort à vous tous qui lisez ce blog, et aussi à vous qui êtes venus à l'aéroport hier matin. J'étais stressée et n'ai pas pu profiter de votre présence comme je l'aurais voulu, c'est allé très vite entre notre arrivée à St-Jacques et le décollage de l'avion, et je suis frustrée de n'avoir pu être plus souriante.

Yuna parle beaucoup de Laetitia, Amélie aussi disait hier soir qu'elle était quand même un peu triste de ne pas revoir ses copains bientôt. Mais pas de pleurs, juste des mots pour dire ce qu'elles ressentent. Et elle disent aussi beaucoup qu'elles aiment cet endroit, cette grande maison, ces nouveaux lits, cette nourriture, ces monuments impressionnants... Pour Erell, les drapeaux syriens qui flottent partout sont des drapeaux bretons, et pour Amélie les gâteaux sont un peu comme le Kouign Amann... On rigole de temps en temps, il faudra que je pense à écrire leurs remarques au fur et à mesure, ça vaut son pesant de cacahuètes.

dimanche 15 août 2010

J-2 !!

On y est presque ! Les grosses valises sont bouclées (reste à y faire entrer les médicaments de survie... ça va être chaud), les valises un peu plus petites dans lesquelles je pioche les vêtements des filles pour ces derniers jours seront bouclées demain, les sacs à dos pour le voyage sont prêts aussi, mon gros sac à moi aussi... Le contenu est plutôt hétéroclite, jugez plutôt : portefeuille, passeports, téléphone portable et son chargeur, mouchoirs en papier, pansements, médicament contre la migraine (!!), livres d'école de Yuna, livre "L'enfant expatrié" (que j'ai déjà dévoré), guide du routard Syrie-Jordanie, livre cartonné sur les avions avec des rabats à soulever, pour Erell dont le sac est trop petit pour ce livre, carnets de santé, sucettes, crayons... et j'en passe évidemment. Les filles emportent de quoi lire et dessiner, Yuna a aussi un lecteur MP3 (mais je pense que ce sera à petite dose, notamment parce qu'elle ne se contente jamais d'écouter mais chante aussi à tue-tête et danse frénétiquement... nos voisins dans l'avion auront sans doute déjà assez de raisons de nous détester comme ça) Elles sont impatientes de voir comment c'est dans l'avion, d'avoir des petits cadeaux (il semblerait que sur Air France elles reçoivent des coloriages), et de voir les paysages de tout en haut. Hier elles ont simulé un décollage, en voiture je suis désormais "madame la pilote" et elles sont les passagères, et gare à celle qui voudrait détacher sa ceinture, elle a immédiatement une hôtesse qui la rappelle à l'ordre. Bref, la folie douce s'empare de cette famille et il est temps qu'on y aille !

De son côté, Olivier prépare activement notre arrivée et réceptionne aujourd'hui (inch'allah !) les lits, les matelas... et nos fameux cartons, dont j'espère très fort qu'ils sont toujours au nombre de 30. 284 kilos dans lesquels tient une partie de notre vie : vêtements, linge, mais aussi jouets, livres, photos... Je prie pour que les Playmobils et surtout les albums photos arrivent à bon port.
Je vous redirai ce que ça a donné !

mercredi 11 août 2010

J-6 !!

J-6 avant le grand départ ! Amélie est toute fière de pouvoir montrer avec ses deux mains les jours qu'il nous reste ! "Les cinq doigts d'une main et le pouce de l'autre", comme elle vient de le dire à son papa au téléphone. Son papa nous donnait des nouvelles de nos 30 cartons, qui ont voyagé par avion hier comme prévu mais nous n'en avons eu la confirmation qu'aujourd'hui, ce qui nous a causé une belle frayeur car n'ayant pas de nouvelles, nous pensions qu'ils n'étaient pas arrivés, mais alors où pouvaient-ils bien être ?... Ouf, ils sont à Damas et ne seront livrés que dimanche à la maison, jour où Olivier sera là et pourra les réceptionner. Ca, c'est fait (ou presque).
Ce qui n'est pas encore fait en revanche, c'est la livraison des lits, qu'Olivier a fait fabriquer pour nous et qui devaient arriver hier. Replaçons les choses dans leur contexte : c'est en Syrie que se joue tout cela, et là-bas, la ponctualité semble avoir un sens différent d'ici. Les lits ne sont donc pas arrivés hier bien sûr, n'arriveront pas non plus aujourd'hui, arriveront peut-être dimanche... mais peut-être pas... et dans ce cas, il nous faudra aller squatter ailleurs pour dormir. Squatter... je commence à connaître ce mot, depuis que j'ai quitté la maison en juillet ! J'aurais bien aimé ne pas continuer de pratiquer le "squat" en arrivant mais bon... ne soyons pas défaitistes, attendons dimanche...

Et puis Olivier m'a aussi appris LA nouvelle du jour : à cause du ramadan, qui débute aujourd'hui, et dans la mesure où la très grande majorité des enfants de l'école française sont syriens, la rentrée des classes est repoussée du 2 au... 17 septembre !! Les filles auront donc un mois de vacances en arrivant là-bas ! (ça va me laisser le temps de trouver où on achète les fournitures)

Je termine en vous remerciant pour vos commentaires qui me font super plaisir à chaque fois. Je n'ai pas pris le temps de répondre à tous, j'espère pouvoir le faire davantage par la suite. Mais je les lis et les apprécie tous ! A bientôt !

mercredi 4 août 2010

Vite fait

Pour ceux qui se demanderaient si tout va bien, un petit message rapidou : oui, ça va, malgré une situation pas évidente à vivre, pas de domicile fixe... mais pas à la rue non plus, heureusement ! Encore pas mal de choses à trier, et des fillettes un peu déboussolées à câliner. Et puis des événements douloureux à vivre, à cause d'une saleté de maladie qui a eu le dernier mot.

Des nouvelles d'Olivier, qui n'a toujours pas accès à ce blog mais pourra vous répondre si vous lui envoyez un petit mail : il va bien, continue de trouver les gens attachants, chaleureux... En parlant de chaleur, 50°C et plus, ça vous parle ? et une clim en panne à l'ambassade... charmant... Mais il supporte tant bien que mal et a hâte qu'on arrive. J-13 !!

mardi 27 juillet 2010

Mission accomplie

Non non, je ne suis pas perdue au fond d'un carton, je suis là ! Encore pas mal occupée mais bien là. La maison a bien été vidée à temps, pour vendredi soir 20h c'était plié. Il ne me restait plus qu'à lâcher les vannes et craquer un bon coup, réaliser que cette fois on y était, je quittais ma maison, mon quartier, mes voisins-amis, pour partir vers de nouvelles aventures. Et mon chat, aussi ; ne l'oublions pas, le pauvre : il est tout perdu ! Il va devoir trouver ses marques lui aussi, s'habituer à ne plus être nourri par les mêmes personnes. Mais il va pouvoir continuer à s'adonner à un de ses passe-temps favoris : chasser les souris ;-)
Mission accomplie, donc, et je n'y serais pas arrivée seule. Véro, Fred, Isa, Nico, Anthony, Marie-Thé, Jo, Samuel, Stéphane, Solène, Alain, et ceux que j'oublie peut-être (signalez-le moi !) : un immense MERCI pour toute votre aide, vos encouragements, votre bienveillance toujours présente.
Victime collatérale de tout ce travail : mon dos, qui a gentiment attendu la fin de tout ce chantier pour déclarer forfait et m'obliger à m'en occuper. Ca passera !
Me voilà donc plus ou moins SDF avec mes trois poulettes, mais nous ne sommes pas pour autant à la rue : une grande maison bien chaleureuse nous accueille et nous faisons aussi quelques allers-retours vers le Finistère... Ca va plutôt bien.
Plus que trois semaines avant notre envol : on tient le bon bout !

Quelques nouvelles d'Olivier : à part un second dégât des eaux en un mois, il va bien et est toujours aussi enchanté par l'accueil des gens là-bas. Pourvu que ça dure !

EDIT : j'ai oublié du monde dans mes remerciements !! Papa, qui a donné un sacré coup de pouce à tout ça en venant charger plein de choses à la maison et en gardant Yuna et Amélie ; Maman, Manu et Muriel, qui se sont occupées des filles (et je crois que ça n'a pas été de tout repos...) ; Régine, qui a pris Yuna en résidence et l'a même rhabillée ! ; Gwen aussi, qui est passée donner un petit coup de main alors qu'elle avait elle-même beaucoup à faire et qui maintenant doit être impatiente que la maison soit totalement habitable, sans bâches et rouleaux de peinture dans le salon ! Si j'en oublie d'autres, dites-le moi. Finalement vous avez tous contribué à m'aider ces derniers temps, d'une façon ou d'une autre ;-) Alors M-E-R-C-I !!

mercredi 14 juillet 2010

Apoplexie

Au bout de deux jours de "cartonnage" intense, particulièrement aidée par deux amies au grand coeur et aux épaules solides, qui en principe devraient se reconnaître, je dois avouer que ma maison a vraiment changé de tête. Les chambres et la salle de bains, à l'étage, sont remplies de cartons dans lesquels, heureusement, je m'y retrouve. Sur chaque carton est écrit grossièrement son contenu : serviettes de toilette, draps, vêtements d'hiver 5-6 ans... poupées... playmobils... Bon.
Etape suivante, une fois que pratiquement tout ce qui doit être expédié est encartonné : se pencher sur la partie la moins drôle, à savoir la paperasse qui accompagne l'expédition par avion de tout ce barda. Et c'est là que les choses se gâtent. Mon palpitant ne s'en est pas encore remis.

Je cite :
"Pour prévoir l'enlèvement de vos colis, il vous appartient de nous contacter 8 jours avant votre départ, si possible, au... (numéro de téléphone, fax, mail) pour prévoir la date d'enlèvement souhaitée."
Bon, ça, ça va.
Suivent quelques détails que je vous passe, sur le transporteur qui viendra retirer les colis et la façon de procéder avec lui.
Je lis ensuite : "Dans le cas où votre envoi concerne plusieurs colis (heu... vous me voyez partir pour 4 ans, avec trois enfants, et avec un seul carton ??), nous vous demandons de procéder comme suit :
* coller 2 étiquettes sur chaque colis :
- 1 étiquette BUSINESS BY AIR (ci-jointe),
- 1 étiquette avec votre nom et adresse de destination (à faire par vos soins)
* numéroter très lisiblement vos colis suivis d'une barre de fraction et du nombre total de votre expédition (ex. 1/3 - 2/3 - 3/3)"
OK, ça aussi ça devrait aller, même si ça va me prendre le chou de devoir faire des étiquettes moi-même pour chaque carton et noter l'adresse entière dessus à chaque fois. Mais bon, ça ne me semble pas insurmontable, je m'y collerai.
Mais alors la suite, là, j'avoue qu'elle m'a filé des sueurs froides et que je vais avoir du mal à m'en remettre.
"Important : afin que cet envoi s'effectue dans les meilleures conditions, il vous appartient, au plus tard le jour de l'enlèvement à domicile, de retourner tous les documents suivants :
- les inventaires dûment complétés en 3 exemplaires,
- le bordereau d'instruction complété et signé,
- la copie de votre passeport."
Gloups. C'est quoi cette histoire d'inventaire ? Je regarde ce que j'ai comme documents dans le dossier : ah oui, en effet, j'ai là des feuilles d'inventaire... Mais euh... Ca veut donc dire que je vais devoir rouvrir chaque carton pour inventorier en détail tout son contenu ? Sur ces feuilles d'inventaire, il y a plusieurs colonnes : désignation des objets (chemise, veste, robe, ensemble, pantalon, costume, jupe, imperméable... télévision... poste de radio... cafetière... réveil... médicaments...) Et en face de chaque type d'objet, il faut noter le nombre... et la valeur... Misère de misère, comment je remplis ça, moi ? Et surtout : faut-il vraiment que je le fasse ??? Vous me voyez rouvrir chaque carton ?
Me sentant au bord de l'apoplexie, j'ai pris le mail de la personne à contacter pour tout renseignement, lui ai envoyé un mail bien cordial... et ai reçu dans la foulée un message de réponse automatique : elle est en vacances et ne pourra lire mon mail qu'à partir du... 9 août. Re-gloups. Elle donne quand même le nom d'une personne qui pourra me renseigner en son absence, et à qui j'ai donc fait suivre mon premier mail.
Maintenant je m'en vais mettre un cierge à Sainte-Rita pour qu'elle m'entende et me dise que non, je ne vais pas devoir tout rouvrir maintenant... si près du but...

Bon, en vrai, je m'apprête à rejoindre une voisine qui devait venir partager le repas avec moi ce soir et m'a appelée pour me dire que finalement elle s'est blessée au pied et préférerait que je vienne... Non, je ne vais pas boire pour oublier. Ou seulement du cidre. Je peux, dites, Sainte-Rita ?

lundi 12 juillet 2010

Ouf !

Deux filles de moins à la maison ! Les deux grandes sont parties ce matin, toutes fières, avec leur papi, à l'avant d'un fourgon qui transportait du même coup un canapé, un bureau, des cartons, et d'imposantes valises contenant pratiquement TOUS les vêtements d'été des demoiselles. Je vous laisse imaginer le travail que cela a représenté, hier, pour tout préparer, entre ce qui devait aller dans des cartons pour être expédié par avion à Damas, pour l'hiver, ce qui devait aller dans les valises, ce qui devait encore être lavé, repassé... J'y suis arrivée, en ayant pourtant les trois filles à la maison et en transpirant plus que jamais car il faisait une chaleur très humide, très lourde. Allers-retours nombreux dans les escaliers, lavage, séchage, repassage, pliage... câlins à l'une, remontrances à une autre, et pour finir... petite virée le soir au kebab du coin puisque le frigo était désespérément vide !

Il rest donc ici une petiote de deux-ans-et-demi-presque-trois-ans, qui a accepté de faire la sieste avec en tête d'aller, ensuite, acheter "un truc pour faire des bulles". Je la chouchoute, la pauvre ayant beaucoup regretté de ne pas aller elle aussi dans le grand fourgon de papi ! Mais elle ira demain, après sa journée de halte-garderie, chez ses autres grands-parents, jusqu'à vendredi. Pas si malheureuse, en fait !

Ce petit tête-à-tête d'une journée va nous faire du bien, car nous nous sommes beaucoup pris la tête toutes les deux ces derniers jours. La demoiselle refuse beaucoup de dormir en ce moment, les débuts de sieste et de nuit sont chaotiques, elle pleure, se rend malade... J'ai heureusement autour de moi des personnes bienveillantes qui m'aident quand je n'y arrive plus, et que je remercie donc ici encore.

Demain, donc, je serai sans enfant jusqu'à vendredi : de quoi bien avancer dans les cartons (la maison n'est déjà plus qu'un énorme chantier !) Puis ce week-end nous ferons une pause pour un mariage très attendu, et lundi, reprise des cartons pour une toute dernière semaine qui promet d'être chargée. De la paperasse et des coups de fil m'attendent... Brrrr, moi qui ai horreur de ça... Souhaitez-moi du courage !

mardi 6 juillet 2010

Dur dur... mais pas seulement

Dur dur de se montrer à la hauteur quand une grande (pas si grande finalement) fille de bientôt 8 ans descend en pleurant parce qu'elle a le blues à l'idée de ne plus revoir ses copines ; d'être suffisamment maternante, aussi, quand elle exprime comme son papa lui manque.


Dur de supporter, malgré la fatigue et le mal de dos qui s'installent insidieusement (toujours ensemble ces deux-là), une petite de deux ans et demi, bientôt trois ans, qui rentre survoltée de la halte-garderie et nous fait encore la vie infernale au repas du soir.

La journée s'est bien passée, heureusement. Une matinée tranquille, avec une bonne aide, toujours fidèle au poste, pour accompagner une petite séance de papotage :



Puis un peu de calme dans la maison, cet après-midi, pendant que les grandes s'occupaient... Mais que faisaient-elles toutes les deux, à peindre sur la même feuille ??... (au passage on a ressorti les blouses de peinture, qui étaient déjà au fond d'un carton !)


Je n'ai pas pris de photo du résultat final, mais il s'agissait d'un grand "MERCI VERONIQUE" ! Véronique, qui m'aide, entre autres choses, à maintenir ma consommation de café à un niveau suffisant pour pouvoir continuer à faire mes cartons !

J'ai pourtant failli devoir m'arrêter, mais je suis allée renouveler un stock indispensable :

Et c'était reparti pour un tour !!
Ce matin, ça donnait ça :



Ca se vide petit à petit :

(tu vois Olivier, je vais y arriver ! ça change un peu de tête tous les jours !)

Surtout, une chose à ne pas oublier :


Faut quand même pas perdre ses origines dans l'histoire ;-) (surtout ces origines-là)

Pour ceux qui me lisent et voudraient avoir des nouvelles de lui, je viens d'avoir Olivier au téléphone : beaucoup de boulot, du stress, des inquiétudes face à des tâches nouvelles, mais, je crois, une espèce d'excitation aussi de se confronter à cette nouveauté-là. C'est qu'il aime l'adrénaline, ce grand gaillard !

Il dit aussi qu'il fait très chaud là-bas, dans les 43-44°C en journée, mais que c'est une chaleur sèche donc pas désagréable comme s'il y avait en plus de la moiteur dans l'air. Les souks semblent beaucoup lui plaire (mon petit doigt me dit que mon porte-monnaie sent déjà ce qui l'attend...), les gens qu'il rencontre aussi, bref, je crois que tout ça est très positif pour le moment. Bon, évidemment, il a hâte qu'on arrive.

Il vient aussi de me glisser qu'il portait la même chemise de boulot depuis le début ; hum... par 43-44°C... Là, va falloir qu'on cause ! D'après lui elle est propre... Re-hum...


Voilà pour les nouvelles du jour.

Ah non, j'oubliais : avec les filles, on a eu envie de se représenter un peu mieux les choses ; alors voici ce qu'on regarde un peu tous les jours, en passant devant :


C'est pas si loin, finalement, n'est-ce pas ?

Pour finir, quelques liens pour ceux que cela intéresserait :

- le site du lycée français de Damas : http://lcdgdamas.org/

- le guide du Routard sur la Syrie : http://www.routard.com/guide/code_dest/syrie.htm

- une page de Wikipedia sur Damas : http://fr.wikipedia.org/wiki/Damas

A bientôt !

dimanche 4 juillet 2010

et avant qu'il soit trop tard...

...joyeux anniversaire Olivier !

Tu es loin mais nous avons bien pensé à toi toute la journée et avons même soufflé des bougies pour toi (photos demain peut-être).


EDIT du 5 juillet : voici les photos !



Pourquoi partir ?

Dans un précédent essai de création de blog (vite abandonné, faute de temps, d'inspiration, et de maîtrise de l'outil !!), je m'interrogeais sur la raison de ce désir de partir. Pourquoi partir alors que nous avons ici une famille, des amis, suffisamment de choses qui remplissent notre vie et celle de nos enfants ? Pourquoi tout quitter en prenant le risque de ne pas nous y plaire ? Au départ, nous ne savions même pas où nous serions envoyés, alors oui, pourquoi prendre ce risque-là ?
Sûrement parce que nous avons tous les deux une grande envie d'aller découvrir le monde, de voyager, mais pas seulement en touristes ; envie d'emmener avec nous nos filles et de leur permettre de comprendre, dès leur plus jeune âge, que le monde ne se limite pas à notre petit village, à notre vision bretonne/française/européenne des choses. Ca paraît ambitieux, et nous-mêmes ne savons pas encore ce que nous découvrirons une fois réellement installés là-bas. Mais nous faisons le pari que malgré les coups de blues, les moments de cafard, les difficultés de la séparation, nous serons heureux d'avoir accompli ce projet qui nous était si cher, et nous en sortirons plus ouverts à la différence. Dans quelques semaines, les "différents", ce sera nous. Yuna m'a dit une fois : "maman, tu crois que j'arriverai à avoir des copines là-bas ? peut-être que personne ne voudra jouer avec moi parce que je suis blonde, j'ai la peau blanche et les yeux bleus !"
Nous plongeons dans l'inconnu, mais savons aussi que nous arrivons avec l'avantage d'avoir un statut d'expatriés qui nous met à l'abri d'un certain nombre de tracasseries. Ce n'est pas l'aventure d'un tour du monde avec le sac sur le dos... Mais c'est notre aventure à nous, et nous avons envie de vous la faire partager autant que possible à travers ce blog, que nous essaierons aussi d'étoffer de photos et de vidéos, pourquoi pas.

Nous y voilà...

Beaucoup nous l'ont demandé, nous n'en avions pas encore pris le temps : aujourd'hui je m'y mets. Soyez indulgents, je ne maîtrise pas encore bien la "chose", et j'ai entre les mains un ordinateur portable un peu fatigué. Sans compter que je manque de temps, bien entendu... Tout cela risque de ne pas aider à ce que ce blog se remplisse régulièrement, du moins tant que je ne serai pas installée avec les filles, comme Olivier l'est, lui, depuis le 25 juin. Damas est selon lui une très belle ville, où les gens sont particulièrement sympathiques et accueillants. Pour le moment, tout est donc conforme à ce que nous avions lu ! De quoi nous donner hâte d'y être nous aussi. Mais avant il va falloir bosser dans la maison... Fin du chantier de déménagement prévue le 24 juillet, et grand départ le 17 août.